Au début de l’été, Romain (1) est arrivé dans sa nouvelle entreprise, à quelques minutes en voiture d’une ville moyenne et rurale. Au déjeuner, il faut soit se rendre dans la salle de pause, soit rentrer chez soi, car il n’y a guère de restaurant aux alentours. Le trentenaire a vite compris qu’il allait devoir ruser pour échapper à la pause déj entre collègues. «Ils sont très gentils mais on n’a pas les mêmes centres d’intérêt, raconte-t-il. Dans la salle à manger, il y a une télé, et ils regardent les émissions de jeux du midi. C’est leur rituel. Et comme ils regardent la télé, ils ne parlent pas entre eux.»
Alors pour s’épargner les Douze Coups de midi et compagnie, celui qui adorait partager un repas avec ses collègues dans sa boîte précédente, préfère filer à l’anglaise. «Soit je pique-nique à l’extérieur, au parc ou près d’un lac, soit je prends ma voiture et j’en profite pour faire des courses en ville. Dans ce cas, je saute le déjeuner.»